Felix X/1/707 C Mus

Lettre ms de HL aux membres de la Chambre des Représentants à Bruxelles, 3 mars 1857

[Doc. 707 et 708 sont l'un et l'autre incomplets mais, réunis, ils forment la copie d'une seule et même lettre, rassemblée ici sous Doc. 707]

 

Hypolite Loret facteur d’orgues à Bruxelles à Messieurs le Président et les Membres de la Chambre des Représentants à Bruxelles

 

Messieurs,

Je vois avec plaisir que le projet de placer un grand orgue, un orgue hors ligne, dans l’Église de S^te Gudule, va s’exécuter bientôt, et que le budget de l’intérieur et de la Justice, que vous discutez en ce moment lui destine une certaine somme.

J’espère bien Messieurs, qu’il me sera permis de concourir pour cette belle œuvre. Je suis Belge, et depuis 20 ans, j’ai donné des preuves de mes connaissances et de ma loyauté. J’ai formé un grand nombre d’ouvriers, dont quelques uns de grande réputation, entre autre, Monsieur Van Gruysen, qui
construit en ce moment un orgue de la plus grande dimension à Liverpool.

Depuis ce nombre d’années j’ai construit plus de 200 orgues de toutes dimensions entre autre le grand Orgue [à]

 

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Avesnes, à Valenciennes, dans l’Abbaye de Notre Dame du Gard, à Somain, au Séminaire de Santiago, le grand orgue de Lima qui contient un 32 Pieds, maintenant celui du Finisterre, qui a mérité un procès verbal des plus flatteurs, et dressé par un jury ou figuraient des hommes du premier mérite, et que je joins à ma lettre. Sous peu sera achevé l’orgue le plus grand et le plus complet de l’Europe, que je viens de finir pour l’Abbaye d’Averbode.

Si parfois on n’est pas heureux de réparer des anciennes orgues je peux me vanter pourtant en m'appuyant sur l’opinion de toutes les célébrités, de la Bombarde de 32 Pieds, que j’ai placée dans celui de S^te Gudule, et que je verrais avec le plus grand regret paraitre dans l’ouvrage d’un autre facteur, comme étant à lui et étant pourtant l’œuvre de mes sueurs.

J’espère, donc Messieurs, que vous examinerez l’affaire avec

 

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toute l’attention qu’on vous connaît et que vous me permetterez de concourir à l’œuvre nationale de S^te Gudule. Vous serez, j’ose m’en flatter, si l’œuvre m’était confiée, satisfait de mon ouvrage et du prix raisonnable, je ferai quelque chose hors ligne, j’ai combiné un plan, ou dans des cas extraordinaires deux organistes pourront jouer sur deux Claviers séparés; je ferai aussi le plan de l’orgue sans ou avec buffet, comme vous le désirez, et pour vous convaincre de la modicité de mes prix je dois vous dire que le Grand Orgue du Finisterræ en cette ville n’a couté que 21.000 francs et 7000 francs pour le buffet. Si vous voulez vous convaincre de la bonté de cet instrument je serai flatté de vous le faire entendre, de même que celui d’Averbode qui sera placé dans quelques mois.
Veuillez agréer Messieurs l’assurance de ma haute considération

Votre Respectueux Serviteur

Bruxelles le 3 Mars 1857