Felix X/1/773 C Mus.
Lettre de Loret à un révérend père non précisé. Il ressort cependant de la lettre 778 qu'il s'agit plus que probablement du père recteur d'Amiens.

Bruxelles le 18 8^bre 1856

Mon Réverend Père!

Depuis que j’ai eu le plaisir de vous voir et de vous écrire, les évenements ont rapidement marché ici et grande en importance. Jugez en. Il s’agit de doter la Collégiale de Bruxelles d’un orgue nouveau, et il semble que le Conseil de fabrique et le Gouvernement soient presque décidés a en confier l’exécution à la Société Merklin et Schutze – quelle peine quelle affliction pour moi, être oublié, ne pas même être admis a concourir a une telle œuvre?
Mon père, pouvez vous me donner aujourd’hui votre appui près du Gouvernement ou de l’un de nos Ministres de l’intérieur ou de la Justice, (M. M. Dedecker et Nothomb) ou de M^r le Ministre des affaires étrangères (le Vicomte Vilain XIIII, ancien élève de S^t Acheul l’homme influent du Cabi-
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net) et aussitôt je cours a l’abordage et j’obtiendrai ce travail, ou je pourrai faire mes preuves officielles, et laisser une œuvre digne de notre Collégiale de notre Capitale, et qui soit pour ma patrie et ma famille un titre de Gloire et une promesse d’avenir. Je sais d’avance que vous comprendrez ma situation et ses nécessités, que vous ferez ce qui dépendra de vous et quoi que vous fassiez, merci d’avance Mon Père!
Mais si pas [par] impossible vous ne pourriez rien faire cette fois ou désireriez vous abstenir[,] faites le; je me résignerai, mais sans perdre courage je persévérerai seul inspiré et conduit par mon amour de l’art et mon amour Paternel – Mais au moins pourrai je obtenir immédiatement de vous ou par votre intervention de votre maison un certificat attestant que depuis 15 ans je suis le facteur de l’ordre en Belgique et en France, que toujours vous avez été satisfaits tant de mes œuvres que de vos rapports d’affaires
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et que j’ai a ce double titre votre confiance aujourd’hui, Puis-je vous demander cela? Dans l’affirmation je l’attends, et vous en remercie. Il y a urgence vous le savez. En tout cas je vous en remercie comme de tous les bons conseils que vous daignerez me donner toujours.
En attendant je reste Mon Révérend le cœur confiant et plein d’espoir en vous avez les sentiments respectueux que vous me connaissez.

Votre tout dévoué et affectionné Serviteur
                Pour H. Loret
                Cécile Loret